La liberté d'expression décapitée...
- Didier Guénin

- 17 oct. 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 août 2021

Comment dire l'horreur devant une telle barbarie !? #Conflans
C'est un Homme qu'on a tué !
C'est un Enseignant qu'on a assassiné !
C'est l'École laïque qu'on a visé !
C'est la Liberté d'expression qu'on a attaqué !
C'est la République à laquelle on a attenté !
Osons la vérité :
Il n'y a pas que les couteaux qui égorgent.
Les mots de haine également.
Les incitations à la haine sûrement.
Tout comme les silences complices.
Notre République se doit de n'avoir aucun laxisme pour les crimes et tous les actes et les paroles d'atteinte à nos libertés. Elle doit combattre avec énergie celles et ceux qui instrumentalisent les religions et les haines.
Ceux qui attentent à nos libertés comme ceux qui appellent à attenter à nos libertés sont des renégats que la République doit traiter comme tels sans faiblesse.
Ceux qui instrumentalisent ou soufflent sur les braises sont complices et doivent également être sanctionnés sans mollesse.
La liberté doit être implacablement défendue.
Résistons DEBOUT face à l'obscurantisme.
De tout cœur avec la famille de Samuel Paty, ses proches, ses élèves, ses collègues.
Solidarité avec tous les enseignants qui font le bel et indispensable métier d'éveiller.
Au fur et à mesure que le procureur et les autorités apportent des éléments de compréhension à ce drame abject, les questions enflent.
Chacun est libre de ses croyances religieuses. Et y compris de s'interdire ou de s'obliger, en tant que croyant, à telle ou telle chose. C'est le principe de la laïcité qui garantit la liberté de pratique religieuse.
Mais tout aussi fondamentalement la laïcité énonce que nul ne peut obliger l'autre à respecter telle ou telle croyance.
En conséquence, nul ne peut, au nom de quelle que religion que ce soit, porter une parole qui incite à entraver notre liberté.
Ce qui interpelle dans cet acte horrible, c'est qu'il n'est pas un acte sorti de nulle part mais prend racine dans une affaire qui visiblement préexistait depuis quelques jours puisque deux plaintes avaient été déposées, l'une par un parent d'élève pour "diffusion d'image pornographique" contre l'enseignant, et une autre par l'enseignant pour "diffamation". Et elles alimentaient semble-t-il une vive polémique sur les réseaux sociaux, avec l'effet de caisse de résonnance incontrôlée que constitue cet outil.
Quelle a été l'attitude de la hiérarchie de l'Éducation Nationale et des autorités pour défendre le professeur ainsi attaqué dans l'exercice de ses fonctions ? Comment cette atteinte manifeste à la liberté d'enseigner et de s'exprimer à été prise en compte par les autorités judiciaires et le ministère ? Il y a t il eu dans cette affaire des silences coupables laissant l'enseignant seul face aux attaques dont il était la cible. Il y a t il eu des actions entreprises pour désescalader la situation qui s'était enflammée.
C'est aussi la question fondamentale de savoir comment dans notre République déjà atteinte, et donc renseignée hélas, par les attentats de Charlie ou du Bataclan laisse t-on prospérer des idées barbares ? Avec quels moyens l'État avait-il pour faire respecter nos lois fondamentales ?
Le respect de la République commence dès les premières menaces et atteintes. Il ne saurait y avoir de laxisme dans la défense des valeurs fondamentales que sont la Liberté, l'Égalité et la Fraternité.
La justice dira, au-delà de la légitimité et forte émotion que suscite cet acte barbare et abject, l'enchaînement des manquements qui ont conduit à la mort d'un homme, d'un professeur qui enseignait la liberté d'expression.
R.I.P.





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