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Michel Vinaver

  • Photo du rédacteur: Didier Guénin
    Didier Guénin
  • 4 mai 2022
  • 2 min de lecture

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Il y a des gens pour qui un dollar est plus grand que le plus grand cœur qui ait jamais battu, des gens dont la conscience à la vue d’un dollar se rétrécit jusqu’à ce qu’il ne reste rien qu’une humaine bête de proie, ” fait dire dire à King mûr le dramaturge Michel Vinaver. Mots puissants d'une critique sociale et sociétale qui trouvait à s'exprimer sur les planches. Celui qui vient de nous quitter à 95 ans a mené de front une grande carrière entrepreunariale, il a été Président Directeur Général de Gillette France, et une immense carrière de théâtre. Plus d'une vingtaine de pièces avec son écriture ciselée et son univers réaliste, Michel Vinaver porte un regard profond que notre société contemporaine, fortement imprégné de la vie quotidienne et plus particulièrement de la vie laborieuse. En 2009 il entre avec L'ordinaire au répertoire de la Comédie Française de son vivant, suprême consécration et reconnaissance par ses pairs. J'aime l'écriture dynamique et le phrasé rythmé de Michel Vinaver. Il est assurément un auteur contemporain majeur qui reçoit en 2016 le Molière de l'auteur pour Bettencourt Boulevard ou une histoire de France où il démêle l'echeveau de l'affaire Bettencourt et explore ses racines profondes dans les miasmes de la seconde guerre mondiale. Je suis tout particulièrement sensible à sa description sociale de l'aridité de la société, des béances du capitalisme financier et de la perte de liens sociaux. Les Huissiers(1957), Par dessus bord (1969), La demande d'emploi (1971), Les travaux et les jours (1977), L'ordinaire (1981), King (1998). Quelques oeuvres choisies.. Une dénonciation méticuleuse et des espaces d'espérance “ L’air même que nous respirons est gros de la vie annonciatrice. ” énoncé King, quand Tigon affirme" Nous avons connu des désenchantements, des souffrances. Mais si j’ai appris une chose en toutes ces années, c’est qu’il ne suffit pas d’être doué pour la bagarre, il faut aussi être doué pour l’accommodement. On se fâche tellement souvent que si on ne se réconciliait jamais, comment voudrais-tu qu’on fasse ? ” ou Fage « C’est un idéal qu’on se forge en commun je veux dire qu’on ne travaille pas seulement pour le bulletin de salaire ». J'ai un affection particulière pour cette conversation entre Fage et Wallace Wallace « Nous n’allons pas épiloguer mais vous avez bien vos objectifs personnels l’argent ? Fage Je ne tiens pas tellement à l’argent Wallace le bonheur ? Fage On court toujours après Wallace Le pouvoir ? Fage J’ai le goût du commandement mais je ne cherche pas le pouvoir pour le pouvoir Wallace La considération ? Fage Ah oui » Et ces mots de Wallace : « Le peintre devant son chevalet avec son pinceau il commence à ôter le blanc c’est ça l’acte peu à peu enlever le blanc »


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